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Est-elle comme ces cellules qui se développent dans la chrysalide ?
Avec son « bagage génétique » elle vient d’un milieu artistique – elle était prédisposée à l’art. Sa mutation artistique fut accélérée par un événement dont on dit qu’il ne doit pas tout au ha- sard. Un jour, dans sa matrice d’artiste sont arrivés des bataillons de haricots. En ordre, disper- sés, colorés, formant un corpus génétiquement différent à chaque œuvre. Deux gènes, celui du concept et celui de l’émotion fusionnent.
Ses haricots s’éloignent de leur famille Support Surface pour vivre leur vie de mutant avec une belle imprudence. Dans la famille artistique à laquelle on tente de la rattacher, le sujet est la non-forme, la déconstruction tandis que chez Delphine Collot le sujet c’est la forme en muta- tion, une force de construction et un élan de vie. La répétition intervient pour faire apparaître une problématique : ses « formes en mutation » qui deviennent progressivement humains. Le parangon des tâtonnements de la recherche.
Le gène parfait n’existe pas, le parcours univoque de l’artiste non plus.
Elle préfère l’équivoque qui permet de lever le voile sur des problématiques médicales et socié- tales : comment sont traités ceux qui sont différents dans une société normative ? Les femmes sans enfant, les handicapés, ceux atteints de maladies rares. Partie infime d’un iceberg engen- dré par un environnement devenu violent avec des dysfonctionnements graves alors que la société se focalise sur ce qui est visible.
Son concept : Les imaginales. Dans la nature les cellules imaginales luttent contre celles exis- tantes de la chrysalide et finissent par vaincre pour donner naissance au papillon. Elle aime la métaphore le symbole qui embrassent l’imaginaire et une réalité génétique. Elle ne programme rien, ne proclame rien mais interroge le monde de la cellule dans son environnement actuel. Une œuvre contemporaine.